Quand faut-il abandonner ?

antoine-sentimanchoLa devise du SEO est « c’est le plus acharné qui gagne ».

Cependant, il faut savoir jeter l’éponge et ce n’est pas toujours aussi facile qu’il n’y paraît.

Voici mes petits conseils pour ceux qui veulent sortir de pénalité Google, alors qu’ils ne pensaient pas faire du spam.

Savoir abandonner n’est pas aisé. On s’accroche souvent trop longtemps, alors qu’on sait au fond de soi que c’est foutu.
Cette constatation dépasse largement le cadre du SEO, mais je ne suis pas coach en développement personnel, donc je vais focaliser sur la petite fenêtre de ma lorgnette.

Quand tu es un SEO, qui a monétisé ses propres sites Web, tu frôles parfois avec la correctionnelle.
Sans forcément parler de Black Hat SEO poussé dans ses retranchements les plus sombres, c’est normal de tester des stratégies de référencement plus ou moins agressives.

Du coup, tu apprends à jauger et intégrer le facteur risque au sein du business model.
À chacun de placer la jauge là où il le souhaite, en fonction de son évaluation du risque.
C’est pour cela qu’un « référenceur monétiseur » n’a pas attendu Panda ou Penguin pour affronter des pénalités Google.
Personnellement, tout ce que j’ai fait au début s’est cassé la gueule. Et je ne parle pas d’une petite pénalité, mais de l’ultime : le blacklistage (t’es viré de l’index, tu ne retrouve pas le domaine en le cherchant directement dans Google).
Si je m’étais arrêté à mes premiers échecs, je ne serais pas allé bien loin en SEO.

C’est aussi pour cela qu’un « référenceur monétiseur » peut obtenir un business model pérenne, qui a intégré la pénalité Google comme une variable.
On peut quasiment se garantir des résultats pour soi-même, alors qu’on ne pourra jamais le faire en prestation.
Lorsqu’on effectue une prestation pour autrui, il y a trop de variables pour garantir quelque chose. Encore plus en consulting, la seule chose que je peux garantir est énormément de travail.

Après la dernière mise à jour algorithmique de notre cher moteur de recherche, liée à la qualité du contenu, je note une hausse des demandes par des sites qui font du référencement agressif à l’insu de leur plein grès.

Virenque Black Hat SEO

Pour moi, le Virenque Black Hat SEO est celui qui fait des trucs pourris sans le savoir. Toute la population de professionnels du Web est touchée. Certains se prétendent même être d’excellents référenceurs (par exemple Olivier Levy n’avait pas compris qu’on pouvait faire du crade aussi à la main).

Je ne me moque pas du Virenque BH SEO. On compte tous nos cadavres dans le placard.

Celui que je plains le plus est le propriétaire de site Web, qui a suivi les préconisations d’une époque révolue (avant 2011 et l’arrivé de Panda suivie de Penguin). On le flagelle aujourd’hui pour des pratiques généralement conseillées et qui n’étaient pas pénalisées à l’époque.
Pire encore, Google tire à plouf plouf ceux qui se font démonter.

Difficile aussi d’expliquer pourquoi le spam marche encore.

Quand vient le moment des préconisations pour rattraper un site pris par la patrouille Google, il n’y a plus de solution miracle intermédiaire.

Solutions

Première solution en suivant tout l’attirail fondamental : bon contenu, liens naturels, blabla.
C’est long, c’est chiant (surtout pour les thématiques chiantes) et c’est cher. Il faut nettoyer, repartir sur du propre et attendre.

Deuxième solution consiste à faire du site jetable avec une stratégie hyper agressive.

Il existe aussi une troisième solution hybride. D’un côté tu as ton site principal où tu fais tout bien et de l’autre tu fais du jetable.

Une grosse différence entre le référenceur monétiseur et les autres se rapporte à son degré d’affection pour un nom de domaine. Le référenceur monétiseur ne regarde jamais en arrière. Si un site meurt sur le champ de bataille, tu plantes une croix sur sa tombe et tu traces ta route.
Ainsi, on recommande généralement de repartir sur un nouveau nom de domaine. Bien entendu, on en profite pour repartir sur un bon rail on et off site.

L’objection souvent rencontrée se rapporte à la reconnaissance de marque du site touché par la pénalité.
On peut repartir avec un TLD alternatif ou même profiter d’un expiré en apposant un logo du style « new concept by marque ».

Une chose est sûre, si l’option nouveau ndd n’est pas engagée, on se retrouve dans 6 mois pour faire le point et on regrette toujours de ne pas avoir opté pour une solution alternative (en plus, cela n’empêche pas de garder le site actuel).
Même si l’ancien site sort de pénalité, c’est toujours intéressant d’avoir une arme supplémentaire dans son arsenal.
En pensant à l’enjeu, on se gratte la tête en regardant le CA en bas et la montagne de pognon investie dans ce pauvre site flingué par un salaud de moteur de recherche.
Repartir sur un nouveau site ne veut pas forcément dire faire d’emblée un site ambitieux. Au contraire, il peut très bien naître dans la plus grande humilité, mais pour autant il ne fera pas les choses par dessus la jambe.
D’ailleurs, je préfère lancer un blog passionné et passionnant d’envergure raisonnable, plutôt que le prétendu portail de news insipide et sans personnalité.

J’aime aussi ma stratégie de visibilité déportée ou Cheval de Troie SEO. Cela consiste à laisser le site commercial faire ce qu’il fait de mieux : vendre.
Le SEO sera déporté sur un autre site profilé pour titiller le social, donner des réponses aux problèmes des internautes, etc.

Sois fier !

Ce n’est plus la peine de revenir sur le passé, maintenant il faut bien travailler. Cela passe par une myriade de petits détails, qui peuvent se résumer en une seule question : « suis-je fier de ma page Web ? »
En se posant les bonnes questions, on trouve facilement les réponses.

On me montre parfois des tentatives de visibilité déportée avec de l’idée, mais la réalisation manque de flamboyant.
Il faut quelques secondes pour identifier, à l’œil nu, que le contenu a peut-être haussé d’un poil le niveau, mais son environnement envoie encore des signaux trop faibles. Un moteur de recherche est idiot, il évalue la qualité du contenu grâce à des facteurs souvent éloignés de la qualité éditoriale pure.
C’est important de comprendre que l’environnement du contenu sur la page est super important, tout autant que la puissance du domaine qui l’héberge. Sans oublier l’environnement de la page à l’intérieur du site (maillage interne autour de la page – voir ma solution du cocon sémantique) et l’environnement de la page à l’extérieur (backlinks).
C’est aussi vital d’engager la participation sociale. Pas besoin de faire un push sur tous les billets, mais essayez vraiment de faire du contenu recentré sur la demande au lieu de l’offre (je rabâche, mais c’est la clef).
Faut que ça tilt derrière car vous pourrez propager artificiellement de la daube seulement jusqu’à un certain point.
À la limite, je préfère 1% des billets qui obtiennent un engagement significatif, plutôt que saupoudrer de la misère en votes sociaux au travers de l’ensemble des pages.

Nous progressons car Google exige de monter en gamme. C’est dommage de subir car il y a de vrais résultats pour ceux qui s’en donnent la peine, sans attendre les menaces du pépère.
Je rabâche encore en invoquant ma préconisation, mais je vois encore trop d’échecs évidents.
Ou alors on ne fait pas dans le bio et on met en place la stratégie adéquate.

Bien sûr que je traite des cas injustes.
Par exemple, je me rappelle de clients, qui possèdent des forums historiques sur leur thématique et qui ont été pénalisés par Panda. Surtout quand on voit les merdes qui ont pris leur place, on se pose des questions.
Cela dit, dans la vaste majorité des cas, le constat est implacable et oui il y a des choses à revoir.
N’oubliez pas que l’attitude de Google est très judeo-chrétienne : « tu as pêché mon fils, repens-toi ».

Pour conclure, je passe la main à mon ami Antoine Sentimancho, que vous retrouverez sur Virank.fr