Google peut-il vaincre le Black Hat SEO ?

Google vs le Black Hat SEO version hackingLa course dure depuis toujours entre le moteur de recherche Google et ceux qui profitent de ses faiblesses algorithmiques.

Après avoir galéré pendant tant d’années à tenter d’éradiquer le problème du côté technique, Google connaît beaucoup plus de succès aujourd’hui en abordant la chose du côté psychologique.

Mo’ Money

Pour aller directement à l’essentiel, on est sur le Web pour gagner des tunes.

BH Groupe 1

Grâce au Google Zoo, des hordes de BH SEO “Press The Button” sont calmés. Cela concerne principalement ceux qui achètent des licences de logiciels et grapillent peu en €€€, mais c’est un bon trip de penser qu’on peut baiser le “système”.

BH Groupe 2

D’autres sont de niveau bien plus avancés et peuvent clamer un revenu respectable. Sauf qu’ils sont devenus fainénants avec le tiroir caisse qui enfle et l’envie de bosser qui dégonfle.

Ceux là ont aussi chargé avec Panda et Pingouin, mais ils avaient diversifié, donc il n’y a pas le feu au lac.

BH Groupe 3

Après, il reste les organisations, “BH Startup Style”, qui ont construit un véritable business modèle, avec levée de fonds et toute l’armada qui suit.

Il n’y a pas que les gros spammeurs russes ou chinois, car j’en connais en France qui n’ont rien à envier aux autres.

Peu importe les moyens, du moment qu’il existe un ROI; même s’il s’agit d’investir 100 pour gagner 200.

Edit : pour un découpage plus précis, notamment au niveau du profil technique, je conseille le billet de Julien « je n’ai pas peur des chapeaux noirs« .

Case Prison sans prendre les 10 000

Pour tous, les règles fixées par Google ne sont qu’une ligne jaune à franchir, espérant qu’il n’y ait pas un gendarme dans les parages.

Selon le niveau d’expertise, cette ligne jaune est plus ou moins prise en compte dans le business modèle. Les groupes 1 et 2 chopent parfois des amendes qui mettent en péril leur système. Pour le groupe 3, ce n’est qu’une variable à intégrer. Si Panda et Pingouin montrent leurs crocs, les BH SEO du groupe 3 baissent leurs pantalons et montrent leurs fesses. Encore une fois, le filtre, la pénalité et le blacklistage ne sont que des variables à prendre en compte dans son Business Plan.

Maintenant, il existe une autre règle sur le plan juridique, concernant le hacking.

On passe sur un autre niveau où ce n’est plus Google qu’il faut défier, mais monsieur le procureur de la République.

En Black Hat SEO, c’est plus facile de profiter des failles de sécurité que de courir après les bons spots.

La face la plus visible du hacking concerne les lamers qui font tomber un site (Deface) et remplacent la page d’accueil originelle par un message signalant leur exploit ou du militantisme.

Un niveau supérieur de hacking n’est pas destructeur en apparence et ne recherche surtout pas à se faire remarquer.
Sans rentrer dans les détails, toutes sortes de crimes sont finalement colportés par ces véritables maîtres du réseau.
Au fait, cela dure depuis le tout début de l’histoire des réseaux…

Dans des actions de BH SEO, rien de plus simple et efficace par voie de hacking, qu’incruster des pages et/ou des liens à l’intérieur d’un site bien trusté.
Bien sûr, les risques judiciaires peuvent aussi se ranger dans la catégorie spam, mais c’est encore le Far West dans le domaine. Les risques encourus sont négligeables, par rapport au hacking.

Si on est assez fort pour ne pas se faire choper ou si on a pris le risque pénal comme une variable, alors c’est encore la fête.

Je crois même que la fête est devenue plus belle, car certains concurrents “poil à gratter”  du groupe 2 ont dégagé.

Nous sommes légion…

Pour répondre à ma question initiale, Google s’est débarrassé d’un certain niveau de “bruit” (groupes 1 et 2), mais les Grosses Bêtes (groupe 3) sont là pour durer.

Ni Google ni la justice ne pourront les empêcher de prospérer.

Pour les autres, cela devient un peu plus pénible avec le temps qui passe et Google qui fait de plus en plus chier, mais il reste encore suffisamment de bons plans pour grapiller.

Seulement, faut bosser toujours plus pour gagner toujours moins…

15 réflexions sur “Google peut-il vaincre le Black Hat SEO ?”

  1. je ne sais pas si on peut réduire les BH à seulement 3 catégories mais cela semble correct de voir ces 3 groupes (y en a sûrement plein d’autres). Je pense que ceux du groupe 2 qui ont pris une fessée sur une partie de leur business vont devoir retrouver de la motivation pour bosser à nouveau dur et retrouver un leur niveau d’avant.

  2. J’ai appartenu au niveau 1 mais en faisant n’importe quoi, alors comme je suis dans le groupe des développeurs je me suis dit bon j’arrête de claquer de l’argent dans des tools trop utilisé et je me développe mes propres tools.
    Du coup je peux pas vraiment dire que je suis du groupe 2 non plus, encore moins du 3. Mais j’espère qu’un jour viendra et paf je serais dans le bon groupe !

  3. J’aime le titre Google ne peut pas gagner contre le BH seo, c’est la suite logique de ton intervention sur la guerre psychologique. Le groupe 1 a stoppé ses activités, par peur des représailles de GG. Mais pour combiné de temps ? La nature à horreur du vide,

  4. Salut Laurent,

    Je peux supposer que tu pouvais penser à nous pour le groupe 3, comme nous avons fait appel à tes services (avec entière satisfaction en plus).
    C’est juste que Panda et Pengouin n’ont pas changé grand chose.
    Nous en connaissons qui ont laissé trop de plumes pour s’en sortir, mais tu as raison de dire qu’un secret est de continuer à faire tourner la machine. Des curseurs sont ajustés c’est tout.

    Un point que je souhaite relever concerne le hacking. C’est vrai que la pratique est courante, mais d’autres stratégies sont possibles.
    Dans notre cas et suite à tes conseils, nous investissons massivement dans le rachat de sites. Au lieu de les hacker, le top est de les acheter.

  5. Oui mais le groupe 3 risque de perdurer encore pendant pas mal de temps, d’autant qu’on est tous là (ou presque) pour faire de l’argent sur le web. Il n’est pas facile de séparer des organisations sérieuses, d’organisations utilisant des techniques de spamming massives comme le content spinning. Je pense que google a effectivement améliorer ses techniques de lutte contre le spam, mais il lui reste encore de nombreux efforts à faire pour que la limite soit plus nette, sans pour autant que les prochaines mises à jour ne nuisent aux webmasters sérieux.

  6. Hello,

    Article toujours aussi pertinent sur ton blog, je trouve que la dernière phrase de l’article résume bien l’ensemble, que ce soir IRL ou sur le net ‘il faut toujours travailler plus pour gagner moins..’
    Mais je pense qu’il faudrait ajouter d’autres groupes de BH!A+

  7. Fred@last seoman on earth

    Il est rassurant de savoir que l’on peut -et pourra- trouver des failles à Google… mais ce qui est effrayant, c’est l’utilisation potentielle de ces failles pour détruire un concurrent. Je ne connais pas de cas particulier, mais qui sait si des boites peu scrupuleuses ne pourraient pas faire appel officieusement à une officine pour faire tomber un site concurrent? Certaines boîtes et commerciaux n’hésitent déjà pas à diffamer et/ou utiliser de pratiques anti-concurrentielles pour les même fins (là je connais des cas précis) mais la loi protège encore les victimes. Sans sombrer dans la paranoïa, parmi les « lamers » que tu cites (je ne connaissais pas te terme), certains pourraient utiliser leur savoir-faire à des fins plus lucratives et devenir les tueurs à gages du net.

  8. Je ne dirais qu’une chose : Google EST le Black Hat SEO ! Il a hacké/infiltré la très grande majorité de comptes FTP du monde entier avec ses google-verify ceci et cela… en toute légalité ^^

    Maintenant qu’il est sémantique (alerte au troll, cf. lien avec du LB, Yakamama et Raph. inside), Google hack le cloud ^^

  9. Je suis vraiment tout sauf un black hat. Néanmoins, les mesures prises par Google ces derniers mois (pingouin notamment) ont pénalisés de nombreux référenceurs totalement WH comme moi et ça c’est un vrai problème. J’ai des sites, tous ce qu’il y a de plus WH au monde, qui sont sortis des SERPs du jour au lendemain sans explication…

  10. Je suis ton défi « un article par jour » avec attention et si certains articles sont vraiment fouillés pour un article quotidien (et ça, vraiment, je t’en félicite), je trouve celui-ci plus racoleur qu’autre chose.
    Tout d’abord parce que même en acceptant ta séparation en trois catégories (ce qui est discutable, mais soit), il y a deux variables dont tu ne parles pas : le volume de site/personnes dans chaque et l’effort à fournir pour les tacler.
    La catégorie 3 demande un effort démesuré pour être attaquée par Google (je ne dis pas que c’est impossible avec les moyens de Google, je dis juste que c’est très très cher) mais ne représente pas un volume monstrueux de personnes, voire de sites.
    Les catégories 1 et 2, c’est beaucoup plus de monde, et beaucoup plus facile à dégommer. En « loi de Pareto », c’est clairement là qu’il faut taper. Donc pour moi, ce que fait Google est loin d’être idiot. Tu me diras « je n’ai jamais conclu cela », mais l’article prête un peu à penser que google est impuissant. Je dirais plutôt que Google est une entreprise et agit en terme de ROI.

  11. @Erwann : le blocage est souvent mental. Pas facile de s’y remettre en redoublant d’efforts pour moins de résultats.
    Enfin, ce n’est pas une généralité. Il y en a beaucoup qui ne se plaignent pas, bien au contraire.

    @Guillaume : ce ne sont pas forcément les outils qui sont en cause, mais la manière de les utiliser.
    C’est chouette quand je vois les armes atomiques dont vous disposez aujourd’hui, par rapport à l’époque où ça m’intéressait vraiment.

    @Lesconcours : je citais le stratège Clausewitz dans un billet précédent http://www.laurentbourrelly.com/blog/1174.php
    lois du hasard et les travers de la psychologie humaine prendront toujours le dessus sur des schémas tactiques

    @Légionnaire : oui tu faisais partie de ceux à qui je pense pour le Groupe 3.
    Je suis complètement d’accord sur la Link Wheel intelligente à base de sites rachetés qui évitent d’être raccordé trop en évidence au réseau.

    @Astuces : lorsque le Business Plan est vraiment posé à plat, on réalise que certains plans basés sur le « tout automatique » peuvent très bien se transformer en modèles hybrides.
    Au lieu du content spinning que tu cites, la rédaction à bas prix sera plus efficace. Le spamco est un bon exemple.

    @Xavier : le mot d’ordre est surtout de diversifier!

    @Fred : je ne parlais même pas de NSEO, mais de netlinking via hacking.
    Le problème du NSEO par hacking est que c’est éphémère, si le site est remis sur pattes rapidement.
    En supposant que c’est possible de s’acharner suffisamment pour faire tomber un concurrent, je peux sereinement dire que les efforts seront mieux consommés à faire monter ses propres sites.

    @Yann : Google c’est l’Empire comme dirait @Christian !

    @Nexus 10 : c’est ce que je trouve de plus dégueulasse dans l’attitude de Google, en traitant comme de vilains spammeurs des sites (e-commerce en particulier) qui n’ont rien de bien méchants.

    @Sébastien : tu as tout à fait raison. J’ai sans doute eu tort de ne pas développer, mais je pensais que ma description du Groupe 3 laissait supposer les moyens sans comparaison avec les deux autres.

    @LeJuge : dans mon découpage, je pensais surtout au résultat en terme de modèle économique que de profil technique et psychologique.
    Ton article est un bon complèment, donc j’ajoute le link dans mon post.

  12. @Laurent
    Dans mon article – on peut aussi retrouver le modele economique dans un sens –

    Les experts slident entre les groupe 2 et 3 – les amateurs faisant plutot parti du group 1/2 – sauf que ceux que je connais ne sont pas des pousseurs de boutons – par contre il ne font pas des fortunes non plus (meme si ca ramene pas mal de beurre dans les epinards)

    L’enculé lui fait definitivement parti du groupe 3 – un pro qui fait moulte argent et integre completement ses techniques BH dans une strategie globale.

    Le pousseur de boutons a mon avis est une categorie a part.

  13. Point de vue fortement intéressant, il y a de l’expérience et du vécu derrière et ça fait toute la différence.

    Contrairement à Erwann, je suis d’accord avec Laurent en ce qui concerne les 3 catégories, je les vois au quotidien et ta façon d’amener le sujet, Laurent, m’a vraiment parlé !
    Après, on peut effectivement dire qu’il existe certains degrés dans chaque catégorie, mais c’est du chipotage.

    Et, il faut le dire, les BH de niveau 3 sont rares ou peu connus, sauf un certain Monsieur qui était assis à tes côtés en Mars dernier 🙂
    Ces BH là ne sont pas près de dépérir face au géant car ils se jouent de lui en permanence et savent anticiper, rebondir.

    Nous sommes très loin des BH de niveau 1 qui, opportunistes pensent que les outils d’automatisation vont les rendre riches.. Hérétiques ! Il faut apprendre à marcher avant de courir, si l’on ne sait pas référencer un site proprement, aucun outil ne nous apprendra à le faire. Ca ne fait qu’enrichir les SEO qui ont choisis d’orienter leur marché sur les référenceurs plutôt que sur les clients finaux.

    Ca me fait d’ailleurs penser à une phrase de Stéphane (alias sumfvm) : « Les tools SEO ça me fait de plus en plus penser à la ruée vers l’or : Tout a changé quand des entrepreneurs ont réalisé qu’il y avait plus d’argent à gagner avec les chercheurs d’or qu’avec l’or »

    A méditer…

    En tout cas merci pour ce billet, il donne à réfléchir.

  14. J’aime bien cette classification en trois catégories, mais surtout le distingo que vous faites entre les uns et les autres de ces groupes. On sent bien effectivement qu’avec certains outils beaucoup de sentaient BH sans en avoir ni le profil ni la philosophie et encore moins le feeling…
    Quant à ceux qui ont réussi, oui c’est vrai que les Français n’ont rien à envier aux autres : quand on voit le niveau des conf comme celles du Barcamp BH de mai, on s’en rend vite compte !

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