Depuis Panda et surtout Pingouin, le référencement est remis sur le devant de la scène avec une forte connotation liée au spam.
Remarque, quand on me demande quel est mon métier, ma réponse est : « je spamme Google ».
Karma Référencement
Derrière ma réponse en forme de boutade, il y a une vraie difficulté à expliquer notre métier.
Pendant longtemps, on me confondait même avec un informaticien.
Bref, vous savez de quoi je parle…
Depuis l’arrivée du Google Zoo, le Karma du biz en prend un coup car nous jouons souvent les pompiers, au lieu de mettre en place des actions positives pour valoriser un site.
En fait, mon propos ne concerne pas la mort du référencement en tant que meilleur vecteur de trafic qualité avec le ROI optimal.
Etre premier sur Google pour un gros mot clef a une valeur indéniable. Même la Longue Traîne est une bonne stratégie (si elle est menée dans les règles de l’art).
Mettre en place une stratégie de conquête pour les mots clés à valeur ajoutée est toujours la priorité.
Après 10 ans de SEO, il me reste encore à voir un seul échec de quelqu’un qui s’est vraiment donné la peine d’atteindre son objectif.
Champ lexical
Le terme « référencement » est naze. Son comparse anglophone « SEO » est encore plus inapproprié.
Je me rappelle une fin de soirée embrumée à Montpellier, en compagnie de mon ami Jeff. N’ayant pas la mémoire des dates, je me rappelle seulement que c’était au tout début de mon cheminement de référenceur.
On discutait justement du fait que le terme « référencement » se rapporte à la phase d’indexation par les moteurs de recherche.
Jeff me sort avec son délicieux accent du sud : « nous créons de la visibilité« .
Bingo !
J’ai toujours été préoccupé par la visibilité au sens global du terme.
Peut-être que mon passé dans la communication et le marketing m’a toujours poussé à voir Internet comme un vecteur de communication parmi tant d’autres.
Dès le début des années 90, je bossais sur la puissance du levier « bouche à oreille » et rien n’a changé aujourd’hui. Le concept peut être rebrandé « buzz, marketing viral, inbound marketing, … », pourtant ce sont toujours les bonnes vieilles recettes marketing remixées.
var $wtf = ‘marketing’
Des concepts surpuissants remontent aux années 50 et 60. Bien sûr qu’on doit faire des adaptations au média Internet, mais la recette est identique.
Même dans notre niche du référencement, les fondamentaux n’ont pas changé. Il y a des choses en plus, notamment tout le prisme Web 2.0, mais le système est immuable.
Quand je me renseigne au sujet de la pseudo révolution des réseaux sociaux, cela peut paraître impressionnant. Pourtant, ce n’est qu’un appendice dans l’arsenal marketing.
Le chiffre qui ne trompe pas est qu’il y a seulement 7% du bouche à oreille qui passe par le canal virtuel (source Jonah Berger). On pense que la communication passe obligatoirement en ligne, alors que c’est encore le monde réel qui domine.
Cela remonte à l’homme préhistorique qui avertit son compère de ne pas bouffer un fruit mauvais pour la santé.
En plus de dominer, la qualité de la transmission du message est décuplée en mode terrestre.
Dans mon quotidien de consultant SEO, la part dédiée à l’optimisation technique du site pour le référencement est minuscule. Cela se rapporte principalement à l’amélioration de la performance et de l’architecture.
Les facteurs bloquants se font rares et les facteurs ralentissants sont souvent bloqués par des contraintes techniques et/ou priorités marketing.
Par contre, du côté contenu le chantier est énorme.
Le volet « off site » est encore plus dense car j’intègre des notions d’autorité et notoriété, qui vont bien au-delà de la simple popularité.
On travaille le branding, la persuasion, l’ergonomie, les relations presse et publiques, etc.
On parle de visibilité au sens global du terme, essayant de répondre à la question « de quel droit je mérite d’être numéro un ? » (tiens encore une citation de Jeff).
La fin de l’optimiseur pour moteur de recherche
Le problème est que je ne vois pas trop comment remplacer ce foutu terme « référencement ».
Google Trends nous indique qu’il périclite au profit de « SEO »; ce n’est pas forcément plus approprié.
Finalement, on fait du marketing point barre.
J’hésite encore à prétendre faire du web marketing, étant donné que les vendeurs de rêve ont bien pourri le terme.
À la limite on s’en fout du terme. Ça m’amuse de dire que je spamme Google et ça permet surtout d’éviter les explications fumeuses qui engendrent le regard du Labrador chez mon interlocuteur.
Le plus important est d’avoir la vision et l’expérience pour voir les enjeux de visibilité sur un plan plus large que le simple positionnement en top position sur Google.
Ne pensez plus comme des optimiseurs pour les moteurs de recherche. Ayez la prétention d’explorer tous les vecteurs, qui se rapportent à notre métier.
Ces vecteurs sont quasiment illimités, si on prend tout le spectre des leviers à actionner pour être le meilleur.
La bonne nouvelle est qu’il n’y a pas besoin d’être le meilleur dans chaque spécialité, afin de réellement franchir des paliers intéressants.
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